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18 février 2013 1 18 /02 /février /2013 08:28

 

« Psychillis of a lunatic genius » est l'oeuvre du groupe belge Pazop. Ce disque, condensé de deux albums enregistrés en 1972 et 1973, est un chef d'oeuvre méconnu, édité par le label Muséa, grand spécialiste du rock progressif et des musiques expérimentales.

 

 

Voici un extrait de l'album.

 

 


 

 

Le seul hic, c'est que la pochette du disque n'est pas folichonne et ne rend pas justice à la musique. J'ai donc réalisé, pour le plaisir, ma propre version de la pochette (ci-dessous) en me basant sur le côté psychédélique et coloré de la musique mais aussi aux multiples références à la nature dans les paroles (des paroles néanmoins si surréalistes qu'elles sont intraduisibles, en tous les cas pas avec mon niveau d'anglais).

 

 

 

pazop-small.jpg

 

--

 

En prime, voici une petite chronique que je viens d'écrire à propos de cet album.

 

 

La musique de Pazop, inclassable, est à la croisée d'influences multiples. Chanson, rock progressif, acid-jazz, humour foutraque à la Frank Zappa, psychédélisme pour les effets sonores délirants, ou jazz-rock très fluide et mélodique façon Canterbury. C'est peut-être de cette dernière mouvance que Pazop sonne le plus proche, mais on pourrait aussi comparer son style à celui d'un Gentle Giant en version accéléré, et qui aurait délaissé les harmonies vocales. A quoi tient donc l'identité musicale si particulière de Pazop? Peut-être à l'extrême vivacité de la musique, qui ne laisse aucun répit à l'auditeur? Au violon de Kuba Szczepanski, qui virevolte et s'infiltre dans les moindres recoins des compositions et joue sans cesse au chat et à la souris avec les claviers de Frank Wuyts? A la voix percutante de Dirk Bogaert? A l'absence de guitare? Ou tout simplement aux compositions, immédiatement accrocheuses et riches en digressions délirantes mais jamais fatigantes?

 

En écoutant cet album, on a parfois l'impression que les instruments, transformés en oiseaux, vivent leur vie propre dans une jungle musicale, sans qu'à aucun moment le sentiment de chaos ne surgisse. Malgré les multiples ruptures rythmiques et dérapages mélodiques à 360 degrés, aux délires vocaux à limite du cartoon, on ne perd jamais le fil de la musique. Les morceaux sont d'ailleurs assez courts pour du rock progressif estampillé 70's. Pour l'essentiel, il ne s'agit donc pas d'une musique qui progresse en s'étirant sur de longues plages instrumentales. Il y a certes quelques passages planants ou solennels comme « Can it be Sin », qui se conclue sur un déluge d'orgue très génésien, et autres digressions clownesque façon Gong ou Frank Zappa (« Airport formalities and taking off / Stewardess and taking off»), mais le gros de l'album est fait de compositions denses et incroyablement riches, souvent chantées, ne dépassant pas les quatre minutes.

 

C'est cet équilibre entre format pop et complexité musicale qui fait toute la richesse et la folie de cet album à la fois poétique, coloré et survitaminé. A ce titre, le très enlevé « Lovelight » est un véritable joyau de pop ensoleillé, qui donne envie de chanter à tue-tête, comme sur un tube des Beatles. Quant à « Harlequin of love », cette chanson réalisée en deux versions aussi excellentes l'une que l'autre est la preuve de l'extrême créativité des musiciens. Les arrangements et le tempo de chaque version sont si différents qu'on peine à réaliser qu'il s'agit de la même mélodie et des mêmes paroles!

 

Parmi les raretés et grands disques injustement méconnus qu'on peut découvrir grâce à internet ou aux labels défricheurs comme Musea, Pazop est vraiment un must, qui devrait plaire aux fans de rock progressif « old school » mais aussi aux amateurs de musique vivante et créative.

 

 

 

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